chapitre 1 : Inscrire le bouc émissaire dans le champ de la violence ?

chapitre 1  du livre Bouc émissaire : le concept en contextes

Inscrire le bouc émissaire dans le champ de la violence ?

Préambule (pp.25-28)

Rémi CASANOVAFrançoise-Marie-NOGUES

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« Le bouc émissaire fait partie de ces violences fondatrices[1]. Paul Valadier peut ainsi écrire que « la violence fondatrice (est) de toutes les cultures humaines » (2002, p. 774). Le bouc émissaire correspond alors au passage de la violence naturelle à une violence culturelle, spécifique de l’espèce humaine. Il en est peut-être un des marqueurs, dans sa capacité à ressouder la communauté avant qu’elle ne se disloque. »

[1]Scubla, L. (1993). Vers une anthropologie morphogénétique : Violence fondatrice et théorie des singularités. Le Débat, 77(5), p. 90-107 ; Maffesoli, M., & Pessin, A. (1978). La Violence fondatrice. Paris : Champ urbain ; Maffesoli, M. (1984). Essai sur la violence banale et fondatrice. Paris : Librairie des Méridiens.

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« Le bouc émissaire est une violence qui produit et opère la réconciliation. La logique du bouc émissaire n’est donc pas qu’une violence exutoire en même temps qu’un déplacement et une substitution ; elle est une violence de transposition en contexte. »

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"Inscrire le bouc émissaire dans le champ de la violence ?" avec un Préambule de Rémi Casanova et Françoise-Marie Noguès

chapitre 1 du livre Bouc émissaire : le concept en contextes, « Inscrire le bouc émissaire dans le champ de la violence ? » avec un Préambule de Rémi Casanova et Françoise-Marie Noguès

Le bouc émissaire dans la violence institutionnelle, une

un texte "Le bouc émissaire dans la violence institutionnelle, une sortie sans secours", par Jacques PAIN

Chapitre 1 du livre « Bouc émissaire : le concept en contextes« , « Inscrire le bouc émissaire dans le champ de la violence ? », un texte « Le bouc émissaire dans la violence institutionnelle, une sortie sans secours », par Jacques PAIN

sortie sans secours,(pp.29-38)

Jacques PAIN

"Le bouc émissaire dans la violence institutionnelle, une sortie sans secours", par Jacques PAIN

Un texte « Le bouc émissaire dans la violence institutionnelle, une sortie sans secours », par Jacques PAIN dans le chapitre 1 du livre Bouc émissaire : le concept en contextes

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Nous partons de l’hypothèse que la violence est inscrite dans la première relation humaine, qu’elle participe d’une matrice de relation fondamentale, où l’on va voir s’imposer une relation « duelle ». Sur le fond de la dualité mimétique girardienne, par ailleurs souvent épinglée par la pédagogie institutionnelle, elle « s’en sort » en créant du bouc émissaire. Mécanisme archaïque et basal des relations humaines.

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 » Nous en sommes aux « comportementalités » matricielles de la relation humaine : la séduction, ou la menace, ou encore une habile combinaison des deux. Ce sont en effet les réponses de notre logique préœdipienne, qui est une logique du tiers exclu. »

Jacques Pain, auteur d'une contribution sur le bouc émissaire et les violences institutionnelles

Jacques Pain, bouc émissaire et les violences institutionnelles

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« Le Tiers est un bouc ! On peut donc le brimer, l’insulter, l’exclure, le brûler, le tuer au besoin. À chacun son tiers. À chaque institution ses boucs. Quid de « la violence » ? La violence c’est l’usage de la force. Certes, mal dirigée, mais c’est avant tout de la force. La violence institutionnelle c’est l’usage de la force de l’institution contre les personnes. Le bouc émissaire est alors l’instrument de la force institutionnelle. »

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Stéréotypie, stigmatisation et bouc émissaire au cœur des dispositifs

"Inscrire le bouc émissaire dans le champ de la violence ?", la contribution de Sophie JEHEL : "Stéréotypie, stigmatisation et bouc émissaire au cœur des dispositifs médiatiques contemporains, l’exemple de TPMP."

« Stéréotypie, stigmatisation et bouc émissaire au cœur des dispositifs médiatiques contemporains, l’exemple de TPMP. », Sophie Jéhel, Chapitre 1 Livre Bouc émissaire le concept en contextes

médiatiques contemporains, l’exemple de TPMP., (pp.39-53)

Sophie JEHEL

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« Le choix du talkshow TPMP vient de son appartenance à la galaxie de la téléréalité et de la récurrence des polémiques liées à la stigmatisation des femmes et des homosexuels dans l’émission[1]. La définition du périmètre de la téléréalité est délicate dans la mesure où elle donne lieu à des adaptations dans des genres qui relèvent aussi bien du jeu, jeu de survie (Koh Lanta), jeu d’enfermement (Secret Story), compétitions de séduction (Les princes de l’amour), concours de talents (The Voice, Top Chef), du coaching (Supernanny, Belle toute nue), ou du documentaire (Tellement vrai). »

Sophie Jehel, auteur d'une contribution sur TPMP

Sophie Jehel, auteur d’une contribution sur le bouc émissaire dans les médias et TPMP

[1]Le CSA est intervenu à plusieurs reprises pour avertir la chaine des débordements de l’émission. Il signale dans son communiqué du 23 novembre 2016 une mise en garde pour agression verbale susceptible d’humiliation contre la séquence du 27 septembre 2016 que nous évoquons, une mise en demeure pour diffusion de préjugés sexistes et image dégradante de la femme contre la séquence diffusée le 14 octobre 2016 dans laquelle « un chroniqueur, vivement encouragé par l’animateur, a embrassé la poitrine d’une invitée en dépit du refus clairement exprimé par celle-ci », avant d’engager une procédure de sanction de la chaîne pour atteinte au respect de la personne humaine pour la séquence du faux assassinat diffusée le 3 novembre 2016. L’association LGBT a publié le 14 décembre 2016 le résultat d’une enquête sur l’homophobie dans l’émission à partir du visionnage d’un mois d’émission, détaillant les séquences sexistes et homophobes et consultable en ligne http://ajlgbt.info/2016/12/14/etude-ajl-hanouna-sur-c8-un-mois-dhomophobie-ordinaire/. La survenue d’autres séquences à connotation sexiste ou homophobe ont entraîné trois sanctions de la part du CSA en 2017, deux interdictions de publicité pendant 2 semaines et une semaine, et une amende de 3 millions d’euros. »

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« Si nous reprenons les composantes présentées supra pour définir la galaxie téléréalité, nous pouvons constater que TPMP en reprend de nombreux éléments en les adaptant. TPMP est, selon la chaîne C8 qui la diffuse tous les soirs de la semaine, du lundi au vendredi, de 19h à 21h, un « divertissement », les participants sont des chroniqueurs et non des personnes ordinaires inconnues du grand public.  »

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« TPMP s’inspire également de la seconde composante car la mise en scène repose sur l’observation des interactions entre les participants, pendant l’émission mais aussi au dehors, à l’occasion des défis, ou des séquences de caméra cachée comme « Les questions en 4/3 » de Jean-Luc Lemoine. Ce sont des vidéos qui peuvent à tout moment dévoiler « les coulisses » de l’émission et la vie privée des participants. »

chapitre 1 du livre Bouc émissaire : le concept en contextes, "Stéréotypie, stigmatisation et bouc émissaire au cœur des dispositifs médiatiques contemporains, l’exemple de TPMP.", la contribution de Sophie JEHEL

« Stéréotypie, stigmatisation et bouc émissaire au cœur des dispositifs médiatiques contemporains, l’exemple de TPMP. », la contribution de Sophie JEHEL